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Si la thèse du suicide a été aussi facilement acceptée à l’époque, c’est parce qu’il s’agissait alors d’une récidive : cinq mois plus tôt, le 22 novembre 1974, alors en pleine dépression, Mike Brant avait tenté de mettre fin à ses jours en se jetant du cinquième étage de l’hôtel de la Paix, à Genève. Par miracle, au lieu d’aller s’écraser sur le trottoir, il s’était freiné dans sa chute en s’accrochant les pieds au balcon du troisième et s’en était tiré avec deux mois d’hôpital.

Ce jour-là, le chanteur n’était pas seul dans la chambre d’hôtel : s’y trouvait aussi l’homme qui l’avait louée à son nom, son producteur, Simon Wajntrob, déjà impresario de Salvador Dalí. Il affirmera aux policiers qu’il était sous la douche au moment du drame. Or, la réalité semble toute différente, si l’on en croit Julien Balestra.

Celui-ci, grâce aux témoins, ainsi qu’aux confidences que Mike a faites à Dalida et au concierge de l’hôtel, Hermann Mitterer, a pu reconstituer ces minutes cruciales. Il en ressort que les deux hommes se sont violemment disputés. À un moment, excédé par Mike, qui le menaçait de se jeter par la fenêtre plutôt que de continuer à travailler pour lui, Wajntrob aurait ouvert celle-ci et dit : « Tu veux sauter ? Eh bien, saute ! » Mike aurait alors pris son producteur au mot et enjambé la balustrade…

Un homme mystérieux, que ce Simon Wajntrob. Lorsque le jeune Israélien le rencontre, en 1974, il est aussitôt ébloui par la faconde du producteur, et surtout par le fait qu’il est capable de lui parler… en hébreu : c’est un peu de sa terre natale et de sa famille qu’il voit à travers lui.

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